VERS LE NOUVEAU LUXE ÉTHIQUE À LA BIENNALE 1.618



Les codes du luxe classique ? En voie d’obsolescence et de renouveau ! L’heure est à la réinvention d’un rêve de la création réconciliant culture de l’image et culture de la fabrication responsable. Et la Biennale 1.618 s’y attèle avec engagement.

biennale 1.618, matea benedetti, the daily couture, stephanie bui

Eloge de la transparence et de l’imperfection versus éloge du mystère et de l’excellence

« Tu imagines la schizophrénie ? Le luxe, c’est mystère et excellence, et aujourd’hui on te demande transparence et imperfection », Barbara Coignet.

En marge de la conférence de presse de la Biennale 1.618, voilà clairement résumée par Barbara Coignet, la fondatrice de l’évènement, l’ampleur du défi à relever pour les grandes marques du luxe. L’évènement dédié à la thématique du luxe et du développement durable se tiendra au Carreau du Temple du 1 au 3 juin 2018, en ouverture de la semaine Européenne du Développement Durable.

L’objectif ? « Permettre d’aborder de façon très positive et très désirable ce monde en mutation » avec des évènements hybrides, professionnels, et destinés aussi au grand public conscient des enjeux mais en attente de produits nouveaux. Ce sera un espace d’inspiration où rencontrer les entreprises, les artistes et vivre des expériences, sans oublier les talks. En somme, précise-t-elle, « créer une dynamique » en mettant en scène le « nouveau Luxe », expression que la fondatrice de la biennale préfère au « luxe et développement durable », car toute marque de luxe se doit d’être responsable aujourd’hui.

Ironie du sort : ce sont les marques qui ont su, au fil des décennies, ériger le luxe en un puissant imaginaire –  construit à partir d’un savoir-faire en storytelling qui fit école auprès d’une multitude d’industries  –  qui seront absentes de l’évènement axé autour de la mise en scène du nouveau luxe, un luxe plus éthique. 

« Les marques de luxe ont besoin, je pense, de commencer à monter à leurs consommateurs qu’elles font des choses, parce qu’elles font des choses formidables. Le point final est qu’elles font des choses formidables en tant que groupe, mais cela ne se ressent quasiment pas au niveau de leurs marques. Imaginez un peu une grande marque de luxe confier publiquement : « regardez les gars, là j’essaie, là je n’y arrive pas. », poursuit l’experte du secteur du luxe.

Désapprendre pour apprendre à se reprogrammer en tant qu’organisation, qu’ individu même, n’est-ce pas là le défi le plus difficile et le plus grand – le plus beau ? Un défi finalement à la mesure des grandes marques de luxe si friandes de la démesure, pourrait-on se dire, optimistes.

Pour l’heure, les marques peinent à sortir de leur zone de confort et à réinventer un storytelling en phase avec leurs actions internes améliorant leurs pratiques redessinant un nouveau luxe.

« Ces marques de luxe nous disent très souvent, confie Barbara Coignet, qu’en effet, cette prise de conscience est évidente et absolue et qu’elles ont besoin de commencer la conversation avec leurs consommateurs. A force de ne rien dire, tout le monde commence à penser qu’elles ne font rien ». 

Les marques s’inscrivent dans le renouveau en finançant de jeunes starts up innovantes, pas encore en s’adressant au grand public via des partenariats avec la Biennale 1.618, même si les marques viendront toutes découvrir l’évènement, en avant première le 31 mai.

En attendant des prises de paroles très proches au sujet du développement durable de la part de grandes marques de luxe, nous confiait-on, la réinvention du luxe se niche publiquement surtout du côté de marques émergentes et indépendantes. Certaines seront mises en scène par cet évènement à la frontière de l’exposition et du salon soutenu par une multitude de partenaires dont, pour la première fois, la Ville de Paris.  Une reconnaissance de l’importance de la thématique incontournable pour la capitale de la Haute Couture pour un évènement déjà bien soutenu par de nombreux partenaires comme the New York Times.

biennale 1.618, luxe durable,

Mise en scène d’un nouvel art de vivre durable avec la présence de marques, produits, œuvres d’art, solutions et acteurs du changement

Ce nouveau luxe sera porté par une quarantaine de marques françaises et étrangères issues de tous les domaines de l’art de vivre (architecture, design, mobilité, tourisme, gastronomie, new tech, mode, joaillerie, bien -être etc), et structurellement plus efficaces pour se positionner en pionniers en termes de nouvelles pratiques en phase avec les enjeux éthiques.

« Aujourd’hui, on est plus décomplexés, on a nous-même évolué avec ce nouveau terme de « nouveau luxe », plutôt que « luxe et développement durable » que je n’utilise quasiment plus car, à présent, neuf ans après la première édition de la Biennale, le luxe ne peut plus ne pas être durable et ne pas être engagé », Barbara Coignet.

Afin d’éviter le greenwashing, les marques identifiées par l’agence 1.618 ont dû remplir des critères créatifs, éthiques et esthétiques assurant transparence et engagement. Ce comité de validation rassemblait des experts indépendants. Entre 25% et 30% des candidatures ont été rejetées.

Parmi les nombreuses marques présentes, citons en donc trois : la marque pionnière de la joaillerie éthique en France dont l’or des bijoux est certifié Fairmined, JEM – Jewellery Ethically Minded. La traçabilité des matières et du savoir-faire français artisanal et responsable de la marque parvient à servir une esthétique contemporaine que nous avions déjà pu apprécier lors de la dernière Biennale.  Le monde de la glisse sera représenté par Akonite, un  laboratoire de création et de design, et repéré par de grands acteurs du luxe pour le développement d’articles de sport (luge, ski, longboards, skateboards et accessoires) durables et respectueux de l’environnement, faits à partir de fibres d’origine végétale. Autre exemple d’exposant : l’Instituto-E et la marque Osklen créée sous l’impulsion de son fondateur Oskar Metsavaht, pronant un « New Luxury » avec une mode responsable et un Luxe durable.  Tandis qu’ Osklen incarne une mode nouvelle, l’Instituto-E identifie, en partenariat avec d’autres centres de recherche et institutions, des tissus et matériaux innovants et durables tels que le travail de la peau de poisson, le jute amazonien ou les fibres de pailles de soie… Une immersion dans la création d’excellence engagée nouvelle génération !

le dÉchet est une ressource :  le message de L’exposition d’art contemporain « Pure Waste »

L’exposition d’art contemporain « Pure Waste » s’invite pertinemment, redonnant à l’art son rôle d’interroger les consciences et inciter à une réflexion sur le monde qui nous entoure et sur nos modes de consommation. La thèmatique ?  Inviter le visiteur à envisager le déchet comme une ressource.  Plus que jamais, le regard des artistes peut nous aider à y parvenir. Seront présentes des œuvres de Eva Jospin (que the Daily Couture avait déjà repérées lors d’une exposition en 2011, à l’Espace Fondation EDF, avec REHAB, l’art de re-faire), Aliza Eliazarov, Benjamin Gaulon, Benjamin Sabatier, Mandy Barker, Laurent Gongora, Le Noueau Ministère de l’Agriculture, Lor K, Mathilde Pellé, Stéphane Perrraud et Aram Kebaddjian. Très prometteuse, la sélection des œuvres de « Pure Waste » fut confiée à Coal, une coalition pour l’art de le développement durable, créée en France en 2008 par des professionnels de l’art contemporain, du développement durable et de la recherche.

Un espace pour les voyages intérieurs : Emotion Square

Une bulle de respiration sera incarnée par l’Emotion Square, un espace non commercial, conçu comme un lieu de rencontres et d’expérimentation par Sybille Grandchamp, fondatrice de la plateforme de voyages intérieurs Les Merveilles. Cet « espace volontairement dénué de technologie qui laisse place à l’humain, à la présence des corps, et à l’interaction des émotions » souhaite enchanter les visiteurs par des immersions gustatives, sensorielles, olfactives, visuelles, sans oublier des happenings littéraires pour vivre l’expérience intime de la lecture. Soit un éloge de la lenteur inhérent à ce nouveau luxe.

Rencontre avec des acteurs du changement

Hormis les trois prix qui honoreront des entreprises avec le « HEC & 1.618 Sustainable Luxury Award », le « Coup de Coeur du Jury » et le « Prix du Public 1.618 », une programmation de tables rondes abordera les sujets suivants :

VENDREDI 1ER JUIN

11H30 – 13H00 « LA FINANCE RESPONSABLE, NOUVEL ACCÉLÉRATEUR DE TRANSITION » (en anglais)

14H30 – Nouveau Héros : Oskar Metsavaht – Témoignage privilégié (en anglais)

15H00 – 16H30 « SOURCING RESPONSABLE ET SOLUTIONS INNOVANTES POUR L’INDUSTRIE CRÉATIVE » (en anglais)

17H00 – 18H30 « LUXE ET BIOMIMETISME: COMMENT L’INDUSTRIE DU LUXE PEUT-ELLE

S’INSPIRER DE LA NATURE? » EN PARTENARIAT AVEC CEEBIOS

SAMEDI 2 JUIN

11H00 – 12H30 « LE DIAMANT DE LABORATOIRE, LE NOUVEL AVENIR DE LA JOAILLERIE ETHIQUE » (en anglais)

15H30 – Nouveau Héros : Yacine Aït Kaci – Témoignage privilégié

16H00 – 17H30 « L’EMOTION, LE NOUVEAU LUXE DU 21EME SIECLE »

17H30 – 19H00 « L’AVENIR DE LA MOBILITE: DESIGN FICTION 2040 »

DIMANCHE 3 JUIN

11H00 – 12H30 « ANTICIPER LES NOUVELLES EXIGENCES DES ALPHAS: LES MARQUES FACE AUX GENERATIONS FUTURES »

14H00 – 15H30 « VR & IA, DES TECHNOLOGIES INTELLIGENTES AU SERVICE DE LA PLANETE »

16H00 – 17H30 « MAIS QU’EST-CE-QUE LA BLOCKCHAIN ? »

17H30 – 19H00 « LA PHILOSOPHIE 1.618 : BEAUTE ET HARMONIE UNIVERSELLE AU SERVICE DU CHANGEMENT »

Site de la Biennale 1.618

 

 

 

 

@thedailycouture

Depuis 2011, à la demande, the Daily Couture organise des immersions dans les Ateliers Haute Couture à Paris travaillant pour les plus grandes maisons de mode. 

Envoyez-nous votre demande : info@thedailycouture.com 

En savoir plus, c'est par ici : Visites Ateliers Haute Couture à Paris | Immersions Mode conçues par une journaliste mode : http://bit.ly/visiteateliershautecouture

Ils nous font confiance : ref clients

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *