Destination Les Hautes Vosges : quand l’excellence rencontre la beauté sacrée



Reportage. Là-bas, les gestes ne s’exhibent pas, ils se transmettent. Les faiseurs y façonnent une beauté salvatrice qui reconcilie ce qui plaît et ce qui élève. Ne serait-ce donc pas cela, l’expérience d’un vrai luxe aujourd’hui ?

Le 19 juillet 2025

Auprès des montagnes douces qu’ici on appelle « les ballons », on travaille la terre, on cueille, on transforme, on invente. Non seulement pour préserver un patrimoine, mais surtout parce que c’est ainsi que l’on a choisi de vivre.

Paysans-herboristes, transformateurs, arboriculteurs, confiseurs et autres faiseurs y façonnent autre chose que des produits. Leurs gestes portent une attention particulière, une recherche de justesse qui dépasse la simple technique. Ces hommes et femmes travaillent à leur échelle, loin du gigantisme adulé, avec les aléas de la météo et du vivant qu’ils acceptent. C’est peut-être cette fragilité assumée et cette ferveur qui donnent tant de force à leurs créations.

Les rencontrer au travail révèle quelque chose de troublant et précieux : cette beauté salvatrice qui ne se sépare pas de la morale, encensée par Dostoïevski, évoquée par Frédéric Brun dans La Beauté : une réconciliation entre ce qui plaît et ce qui élève.

Ne serait-ce donc pas cela, l’expérience d’un vrai luxe aujourd’hui ? À l’image du savoir-faire textile vosgien, de haute qualité et enraciné…

Ici, entre les rangées de plantes, se dessine une autre économie, de bon sens et parfois plus lente, plus questionnante – plus fragile aussi –, mais persistante face aux contraintes du monde contemporain.

Avec ce reportage pour The Daily Couture, je vous emmène sur les traces de quelques-uns de ces Vosgiens qui m’ont inspiré ces mots. À découvrir, ci-dessous, en 3 épisodes :

L’art de vivre à l’état pur (1/3) Sauver la mémoire des plantes (2/3) L’alchimie vosgienne des plantes (3/3)

 

L’art de vivre à l’état pur (1/3)

hautes vosges, à 1200m l'altitude, dans l'un des plus grands Parcs naturels régionaux de France : le Parc naturel régional des Ballons des Vosges
A 1200m l’altitude, dans l’un des plus grands Parcs naturels régionaux de France : le Parc naturel régional des Ballons des Vosges
Dans les hautes vosges, entre ses rives, le lac de Gérardmer accepte toutes les façons de le parcourir - pédalo familial et aviron de haut niveau, planche à voile amateur et compétitions de voile, ski nautique débutant et figures de wakeboard.
Entre ses rives, le lac de Gérardmer accepte toutes les façons de le parcourir – pédalo familial et aviron de haut niveau, planche à voile amateur et compétitions de voile, ski nautique débutant et figures de wakeboard.
Citons le Domaine Beaucerf de Ventron, l’un des artisans d’excellence qui élèvent les fruits vosgiens au rang de nobles créations apéritives.

Les Vosges, terre d’évidence

Six ans à l’autre bout du monde, puis le retour. Gabrielle et William Bertaux ont parcouru 20 000 kilomètres et vécu six ans en Nouvelle-Calédonie avant de revenir dans les Vosges avec « un œil neuf ». « Quand nous avons quitté la Nouvelle-Calédonie pour revenir dans les Vosges, c’était l’émerveillement », revit Gabrielle.

Aujourd’hui, dans la brume matinale de leur clairière perchée à 750 mètres d’altitude, ce couple originaire de Lorraine cultive bien plus que des plantes dans leur ferme végétale, Plantes et Potions, créée en 2017. ​Ici, aux confins de Saint-Maurice-sur-Moselle, de magnifiques jardins ont trouvé refuge dans cette ferme, la plus proche des pentes du Markstein – station d’hiver et d’été et haut lieu de l’emblématique arnica vosgien. Nous voilà au plus près du monde des fleurs : une cinquantaine de variétés de culture biologiques et un vingtaine d’autres issues de la cueillette sauvage. Le couple y cultive un art de vivre en harmonie avec les rythmes de la nature des Hautes Vosges. « La petite fleur qui s’épanouit, les changements de couleur aux saisons, c’est une joie à chaque fois », se réjouit Gabrielle. Cette connexion profonde avec les cycles naturels forge leur identité de paysans-herboristes et génère « un émerveillement continu, car chaque saison est différente ». On y découvre la culture des plantes locales ou venues d’ailleurs. Sur ces terres acides, s’épanouissent une riche variété de plantes parmi lesquelles ortie, reine des prés, noisetier, framboisier, angélique, alchémille, achillée millefeuille, millepertuis, calendula, rose à parfum ou encore, réservé à la maisonnée : le camerisier, ce petit fruit bleu qui ressemble au bluet local, d’origine québécoise, contenant 10 fois plus d’antioxydants que la myrtille… A la clé : la possibilité de repartir avec les bienfaits d’une riche variété de plantes sous moult formes, dans leur boutique à proximité :  huiles essentielles, eaux florales, hydrolats, tisanes, cosmétiques…

Un isolement vivifiant

Ils sont les seuls à habiter sur le terrain, entourés de trois résidences secondaires appartenant à des Normands, des Suisses et des Strasbourgeois. Des maisons la plupart du temps vides. Même les habitants du village pour lesquels la ferme travaille ne viennent pas souvent les voir, raconte William. « Ici, c’est trop à l’écart, ça glisse, l’hiver il y a de la neige, vous voyez ce que je veux dire… Internet passe, mais pas le téléphone ! », précise-t-il, amusé. Un lieu qui se mérite, comme tout ce qui est précieux.

Quelque chose de préservé

Pourquoi avoir choisi ce massif ? « Quand on a démarré nos recherches pour notre projet de ferme végétale, nous avons été séduits de plus en plus par les Vosges pour des raisons botaniques, d’environnement, de cadre et humaines aussi », résume Gabrielle. Les rencontres avec d’autres producteurs locaux ont confirmé ce choix.

Ce qui la fascine dans cette région préservée ? « Il y a quelque chose d’intact, on peut encore ressentir une connexion assez forte avec la forêt, la nature. Les brumes et la forte présence de l’eau aussi créent toute une ambiance. » Dans ce coin des Vosges tout proche de l’Alsace et de l’Allemagne, s’entremêlent forêts, falaises rocheuses et lacs naturels d’origine glaciaire. Sans oublier la présence de la source de la Moselle toute proche, point de départ très prisé pour un voyage vosgien vers le Rhin par les cyclistes allemands.

Une destination en plein essor

Gabrielle et William ne sont pas les seuls à avoir succombé aux charmes vosgiens. Depuis les confinements liés au Covid, les Hautes Vosges attirent davantage de voyageurs, observe Philippe Cuny, vosgien de toujours et journaliste couvrant l’actualité du massif à Vosges Matin. « Les Vosges sont naturellement apparues comme un lieu où prendre l’air. Une espèce de refuge, également épargné par les canicules. »

L’accessibilité constitue un autre atout. « Les Vosges ont cette particularité d’être la montagne la plus proche de la Belgique et même de Paris. C’est la montagne la plus proche d’une grande partie du nord de la France. » Une montagne à portée de tous également par son relief plutôt doux et la possibilité d’atteindre les hauteurs de ses principaux sommets en voiture.

Ses plus de 1 000 km de sentiers pédestres naturellement inclusifs (accessibles à tout âge), ses 1 089 km de circuits VTT, son Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges font des Hautes Vosges une destination sacrément verte. Y compris dans des recoins inattendus. Comme cette éblouissante scène de théâtre littéralement ouverte sur la forêt qui attire des spectateurs du monde entier ! Fondé en 1895, classé au titre des Monuments historiques depuis 1976, le Théâtre du Peuple de Bussang résiste et fait perdurer une « utopie humaniste et artistique » par sa devise « Par l’art, pour l’humanité ».

Un attrait pour la vie autour de ces montagnes douces qui attire davantage, depuis l’ère post-confinements, les voyageurs d’outre-Vosges – notamment ceux du Sud de la France fuyant chaleur et sécheresse. Ils sont séduits par un tourisme aux quatre saisons qui se renforce dans une région où l’on peut trouver, à Gérardmer, le premier Office du Tourisme de France, créé il y a 150 ans !

Cette beauté des Vosges que Gabrielle et William ont redécouverte après leur périple calédonien ne tient pas seulement au paysage. Elle naît aussi de ce patrimoine végétal unique que le massif abrite depuis des siècles, et que les anciens savaient si bien employer. Un trésor botanique que cette nouvelle génération d’artisans s’efforce aujourd’hui de préserver et de transmettre, avant qu’il ne soit trop tard.

Car si les Vosges attirent désormais par leur douceur et leur accessibilité, ses richesses s’avèrent parfois fragiles : une familiarité avec le monde des plantes qui s’est rarifiée, des espèces menacées par le changement climatique. C’est cette mémoire végétale que nous partons explorer…

 

William Bertaux, paysan herboriste et transformateur à la Ferme Plantes et Potions, à Saint Maurice sur Moselle.
William Bertaux, paysan herboriste et transformateur. Il est possible de découvrir les jardins de Plantes et Potions, à Saint-Maurice-sur-Moselle, lors de visites organisées.
Gabrielle Bertaux qui a fondé, avec son époux, William Bertaux, la ferme végétale Plantes et Potions
reportage hautes vosges de stephanie bui
Les Hautes Vosges, une terre d’accueil pour de nombreuses plantes d’ici et d’ailleurs : rose de Damas, camerise et la toute première floraison de la saison de la calendula dans les jardins de Plantes et Potions.
reportage stephanie bui dans les hautes vosges
En reportage. Ici, au Drumont, l’un des massifs des Hautes Vosges, à Bussang.

Sauver la mémoire des plantes (2/3)

La fragilité d’un trésor botanique

« Les Vosges, the place to be ! », encense William avec un sourire en coin! Cette boutade cache une admirable détermination de fer : aux côtés d’autres paysans herboristes comme ceux de la Ferme du Bien-Être à Gérardmer, ils se battent pour arracher à l’oubli le savoir-faire populaire en médecine populaire du massif vosgien que l’ethnopharmacologie redécouvre aujourd’hui.

Car, la transmission de ce savoir s’est effritée. Comme la formation d’herboriste, rayée de la carte en 1941. Même si d’autres formations sont possibles, la disparition de la reconnaissance de ce métier de toujours en dit long sur les difficultés que peut rencontrer, dans le monde contemporain, la nouvelle génération. « Ce que nos grands-parents maîtrisaient, nos parents l’ont quasiment perdu parce qu’ils n’ont pas grandi dans cette culture des plantes », regrette William.

Une transmission qui renait

« Dans les Vosges, sans doute plus qu’ailleurs, en raison de l’isolement, notamment dans les fermes et les hameaux reculés de montagne, ces savoirs se sont conservés comme au temps des époques lointaines », écrivait le professeur Jean-Marie Pelt en préface des Plantes des Vosges, de Christian et Elisabeth Busser. Un ouvrage référence pour ces veilleurs du vivant.

Entre 1850 et 1950, ce savoir était présent au sein des familles vosgiennes pratiquant l’élevage ou l’agriculture, « hors cadre institutionnel ou professionnel ». Les femmes surtout choyaient ces plantes pour les tisanes, les préparations culinaires ou médicinales. Les médecins ? Ils montaient si rarement dans ces hameaux isolés.

Des métiers qu’on redécouvre à l’âge adulte

Cette génération rattrape le temps perdu. « Quand on est parti à 28 et 30 ans, on ignorait même qu’il était possible d’avoir un métier dans la nature », témoigne Gabrielle de Plantes et Potions. « À la fin des années 70 et au début des années 80, dans notre parcours scolaire, jamais la voie professionnelle dans l’agriculture n’était mise en avant. Au contraire, le lycée agricole était perçu comme une voie de garage. » Comme, hélas, moult métiers manuels, encore trop souvent dévalorisés, à tort !

« Il a fallu qu’on parte. On cherchait quelque chose sans vraiment savoir quoi. On avait cette soif de vivre autrement et l’envie brûlante de faire une activité qui ait du sens pour nous. Il a fallu déconstruire certaines de nos croyances et laisser la place à d’autres visions. Puis, j’ai découvert qu’il était possible de se former à la culture et à la transformation des plantes médicinales. On a pris conscience qu’on pouvait s’installer dans un endroit hors ville et pour autant vivre et avoir des activités. » Même si William travaille 7 jours sur 7 toute l’année, de 75 à 100 h par semaine, c’est avec une joie affichée. Une parfaite incarnation du proverbe chinois « Choisis un travail que tu aimes, et tu n’auras pas à travailler un seul jour dans ta vie. »

L’ancienne assistante sociale et l’ancien musicien qui faisait du rap – fin connaisseur du monde maraîcher qu’il explore depuis ses 12 ans – ont enfin trouvé leur voie dans les Hautes-Vosges !

Un patrimoine botanique surveillé

« Le massif vosgien était pleinement autonome sur le plan botanique », rappelaient Christian et Elisabeth Busser, en 2005. Les auteurs répertoriaient alors plus de deux cents plantes aromatiques et médicinales, presque toutes encore présentes à l’état sauvage.

Sur les crêtes battues par les vents à 1200 mètres d’altitude, au pied du Hohneck (1363m), s’épanouissent des espèces de fleurs protégées qu’on trouve parfois dans les Alpes à des altitudes de 2000-2500 mètres : l’anémone à fleurs de narcisse et ses grandes fleurs blanches réunies en ombelles, le lis martagon aux feuilles colorées mouchetées réunies en grappes, ou encore l’anémone pulsatille, « Anémone du Hohneck » et ses feuilles blanches veloutées, et bien d’autres dont l’emblématique arnica montana aux allures de marguerite jaune – connue pour ses propriétés antidouleur et anti-inflammatoires. Elle fournissait 90% de la production française, notamment celle du groupe de cosmétique bio Weleda. Plus précieuse que jamais depuis que la fleur se raréfie sous les coups du changement climatique, à tel point que sa cueillette sur les pentes du Markstein fut interdite les trois dernières années. Le 23 juin dernier, une récolte fut autorisée. Une bonne nouvelle qui suscite beaucoup d’espoir sur la possibilité de préserver cette emblématique plante vosgienne sur cette terre.

Une protection vitale face aux menaces

Dans le Parc naturel régional des Ballons des Vosges, la cueillette est désormais interdite pour tous. « Ça ne veut pas dire que les fleurs sont toutes rares mais on essaie de protéger cet espace naturel selon l’idée que ce n’est pas parce qu’on est dans un parc et qu’on voit des fleurs qu’on devrait les cueillir. Elles sont là, on va essayer de les garder ici le plus longtemps possible », plaident les accompagnateurs en montagne, Jean Pierre Claudon et Laurent Cahon, lors de la balade sur le Hohneck.

Autre problématique sur ce sommet vosgien, s’inquiète Laurent : la présence en nombre des chamois, par ailleurs source d’émerveillement pour nous tous. « Les chamois adorent les fleurs. Il y a des espèces rares qu’on ne trouve que dans les pentes raides des cirques glaciaires comme les anémones fleurs de narcisse qu’ils vont dévorer. » Le parc a donc grillagé des « stations », soit des petites zones où se trouvent des fleurs protégées.

De 6 chamois offerts par les Allemands en 1956, puis de 5 autres réintroduits, en provenance des Alpes, on en dénombre environ 1200 aujourd’hui. Même si, en 1983, il fut décidé de réintroduire un prédateur, le lynx, la vigilance autour de ce patrimoine floral reste de mise, explique Laurent qui, la veille, avait participé à une réunion à ce sujet avec les parties prenantes locales.

C’est dans ce contexte que, dans les vallées vosgiennes, la nouvelle génération des veilleurs du vivant ne se contentent plus de préserver : ils créent, ils transforment, ils subliment. De leurs mains expertes naissent des produits d’exception qui portent en eux toute la richesse du massif.

 

reportage hautes vosges. par stéphanie bui
Un incontournable : la balade dans le Parc naturel régional des Ballons des Vosges en compagnie d’accompagnateurs en montagne. Merci à Laurent Cahon (et merci aussi pour son soutien face – non pas au « vertige » – mais à la « peur du vide », avait-t-il nuancé!)
A la Ferme du Bien-Etre, Clément Urion nous montre l'emblématique fleur de l'arnica montana si importante pour nos maux et l'économie de la région.
A la Ferme du Bien-Etre, Clément Urion avec l’emblématique fleur de l’arnica montana si importante pour nos maux et l’économie de la région.
Dans les hautes vosges, Des graines aux produit à base de plantes, la Ferme du Bien-Être nous accueille lors de visites organisées.
A La Ferme du Bien-Être, lors des visites organisées, il est possible de découvrir le savoir-faire des paysans herboristes et transformateurs de la graine aux produits à base de plantes.

L’alchimie vosgienne des plantes (3/3)

Ici, pas de compromis : chaque produit est une bataille gagnée contre la facilité. Nos artisans vosgiens mettent toute leur énergie, leur précision et leur passion dans chaque détail. Acheter chez eux, c’est choisir l’authenticité, soutenir des créateurs dévoués à redonner de la haute qualité et du bon sens à ce qu’on consomme.

Du grain au goût, du fil à l’ouvrage, tout est transparent, maîtrisé, sincère. Dans un monde qui court après la rapidité et la production de masse, ces produits sont un pied de nez vibrant : oui, on peut encore faire bien, durable, et avec du caractère. Leur plus grand exploit ? Prouver que l’excellence n’est pas une option, c’est un état d’esprit et un artisanat d’excellence qui réinvente demain.

Huiles essentielles, hydrolats, cosmétiques… l’art du bien-être ancestral

Le sapin vosgien : un or vert. Ces géants des forêts d’altitude livrent, à qui maîtrise l’art des plantes, un concentré de bien-être. « Le sapin, comme tous les résineux, regorge de vertus : décongestionnant respiratoire puissant, purifiant naturel pour l’atmosphère, anti-inflammatoire précieux en massage, et même alternative raffinée à la cortisone », confie Clément Urion, paysan-herboriste, transformateur, installé à la Ferme du Bien-Être à Gérardmer depuis 2012.

C’est sur ce domaine de 1,5 hectare situé à 8 km de Gérardmer, que les précieux principes actifs dont ceux du sapin sont notamment sublimés. Une huile de sapin bio à retrouver notamment à la Confiserie Géromoise, à 200m de là. Un circuit ultra court cher au groupement (GAEC) réunissant 3 agriculteurs associés et 4 artisans salariés. Ils cultivent aussi une cinquantaine de plantes (bouillon blanc, mauve, basilic, marjolaine, achillée, bleuet, menthes, mélisse, sauge, thym…) et sélectionnent 30 espèces sauvages (ail des ours, cynorrhodons, fruits de l’églantier…).

L’alchimie opère dans des alambics en cuivre où la vapeur traverse les plantes, se charge de ses principes actifs avant de se retransformer en eau par refroidissement. A la sortie de l’alambic, on obtient de puissantes huiles essentielles curatives et hydrolats délicats. Le tout pourra être utilisé pour l’élaboration de soins cosmétiques, tisanes et bien plus encore. Des créations à retrouver dans leur boutique ou destinées par des artisans locaux reconnus (en plus des confiseurs : savonniers, charcutiers, professionnels de santé).

A propos de ces élixirs à base d’huile essentielle de sapin, précisons qu’ils ont été créés sans avoir perturbé l’équilibre forestier, où se cache, notamment, les aiguilles de sapin, un trésor vosgien. « Nous ne nous intéressons qu’aux aiguilles des branches laissées par les coupes de l’ONF », précise Clément. Soit la récupération d’une substance bienfaitrice !

Rappelons aussi que lesdites « forêts » vosgiennes sont en réalité des plantations ordonnées, espacées méthodiquement pour l’exploitation. Jadis, ces forêts étaient des prairies ouvertes, parsemées de fermes et d’une tradition qui perdure.

La ferme d’aujourd’hui, telle que la conçoit La Ferme du Bien-Être, privilégie l’échelle humaine face à une mécanisation industrielle. A l’origine, chaque huile de sapin est issue de la constitution de fagots : une vingtaine de branches fines, qui seront broyées. Un choix d’exigence pour préserver la quintessence du produit et la relation authentique à la nature. « On pourrait utiliser de plus grosses machines pour récolter davantage. Mais nous tenons à notre indépendance, car, avec les subventions, on devient dépendant et obligé de changer de philosophie. Et nous tenons à préserver la qualité du produit et celle de notre travail. » Rester fidèle à un art de produire justement, en symbiose avec le vivant et l’humain. Une manière d’être au monde d’autant plus belle et admirable qu’elle ne choisit pas la facilité, non ?

La rareté révélée par les chiffres

Ce travail d’orfèvre révèle sa préciosité : il faut 400 kilos de branches sélectionnées pour obtenir 1,5 litre d’huile essentielle, tandis que certaines plantes rares, comme la mélisse, demandent des tonnes pour quelques gouttes !

« Une huile essentielle de sapin, c’est environ 150 molécules différentes ! » s’émerveille Clément. « C’est mystérieux, cette richesse invisible. Que fait la plante avec cette complexité ? La science ne l’explique toujours pas… Et pourquoi ces molécules résonnent-elles avec nos corps ? Ce lien entre le végétal et l’humain reste énigmatique. Une fragrance, une vapeur, et voilà que la plante nous soigne… »

Échos d’un savoir millénaire

Dans ce souffle aromatique plane une mémoire ancienne, celle des savoirs populaires et des récits oubliés. Gabrielle de la ferme Plantes et Potions se souvient d’un vieil homme qui travailla un temps dans la commune : « Il nous disait que sa grand-mère lui avait appris à se prosterner devant le sureau. Il se trouve que le sureau pousse dans les friches là où plus rien ne vit. Il revient toujours. Il est l’arbre de l’immortalité. »

Cette sagesse, enracinée dans la mythologie où chaque plante possède son histoire, son rôle et son pouvoir de guérison, continue d’inspirer les herboristes d’aujourd’hui. Un concentré de nature distillé selon un savoir-faire aussi terrestre que céleste…

Mais ces plantes ne se contentent pas de distiller leurs bienfaits thérapeutiques : elles explosent aussi de saveurs dans des créations gourmandes !

L'emblématique myrtille ici cultivée dans le Verger des Avolets dans les hautes vosges. Sa collerette bleu nuit sonne le moment de la récolte.
L’emblématique myrtille ici cultivée dans le Verger des Avolets. L’heure de la récolte a sonné quand la collerette se colore d’un bleu nuit.
Dans les Hautes Vosges, Bruno Vincent a transformé la myrtille en art total : liqueurs qui réchauffent, jus qui réveillent, confitures qui consolent, bières qui surprennent... C'est comme un poisson dans l'eau qu'il aime se retrouver dans ses vergers où il a grandit.
C’est comme un poisson dans l’eau que Bruno Vincent aime se retrouver dans ses vergers où il a grandit avant d’y revenir, bien plus tard, fort de ses expériences dans le marketing pour la grande distribution. Son dada : transformer le fruit en de savoureuses expériences!
Bruno Vincent a transformé la myrtille en art total : liqueurs qui réchauffent, jus qui réveillent, confitures qui consolent, bières qui surprennent...
Bruno Vincent a transformé la myrtille en art total : liqueurs qui réchauffent, jus qui réveillent, confitures qui consolent, bières qui surprennent…Mon coup de cœur : le nectar bio de Bluets des Vosges!

Jus, confitures, liqueurs… l’alchimie du goût vosgien

Dans les Vosges, la myrtille règne en maître. A tel point que le voyageur devra s’y retrouver entre ses 3 noms. Les Vosgiens parlent de ‘brimbelles’ là où d’autres régions disent myrtilles, pour distinguer le fruit sauvage, tandis que le bluet (issu du Blueberry canadien) désigne localement les myrtilles cultivées dans la région.

Pendant que la France importe massivement ses 3000 tonnes annuelles, ce petit fruit bleu nuit résiste et prospère sur son territoire d’origine (Grand Est et Bourgogne : 300 tonnes). Les Vergers des Avolets mènent la danse avec 3000 pieds et 8 tonnes de production qui font référence.

Bruno Vincent a transformé la myrtille en art total : liqueurs qui réchauffent, jus qui réveillent, confitures qui consolent, bières qui surprennent… Ce trentenaire ne fait pas que cultiver – il s’inspire de son « fruit fétiche » qu’il connaît par cœur. « La connexion à la terre fait partie de mes valeurs », lâche-t-il. Et cette connexion forge son caractère face aux éléments déchaînés.

« Tous les ans les cartes sont rebattues à zéro, ce n’est pas nous qui décidons du sort de la production. C’est la météo qui aura le dernier mot. » Dans ses vergers, la myrtille sera cultivée 100% à la main, 100% bio, 100% avec exigence. « Le choix des variétés dépend du sol, et non l’inverse », martèle-t-il. Un sol choyé comme un trésor, des arbustes qui peuvent traverser le siècle– à condition de maîtriser LE geste : la taille.

Un héritage familial devenu art de vivre

Cette vocation familiale pour la myrtille remonte à 1987, quand son père et son oncle ont planté les premières myrtilles de culture canadienne. Le déclic ? 2015. L’ancien responsable marketing dans la grande distribution retrouve ses racines. Mais Bruno n’a pas simplement hérité de ce savoir-faire traditionnel ; il a apporté sa vision du métier et son goût pour la transformation du fruit et le lien avec le client. « La vente par intermédiaires m’intéresse peu. Ce que j’aime, c’est être en contact direct avec mes clients, parce que le moment où je vais faire goûter ou vendre mon produit, c’est le moment dont on a besoin pour donner du sens à ce qu’on fait. Ça nous touche directement, ça nous rassure. On sait pourquoi on fait ce qu’on a fait pendant de la récolte : de la taille des arbres à la transformation. Ça donne naissance à toute une année de travail », confie celui qu’on peut retrouver au Salon de l’Agriculture à Paris. « C’est là où je vois le plus de clients. En une semaine, on voit des milliers de personnes qui sont à la recherche de vérité ». Un moment où il fait découvrir le fruit de son travail.

La liberté comme manière de vivre

Bruno a choisi son camp : celui de la liberté totale. « Je ne veux pas augmenter mes volumes. Cette manière de travailler m’a offert une liberté impressionnante », se réjouit-il. Une contrainte volontaire qu’il s’impose consciemment, incarnant finalement une manière d’agir qu’on retrouver chez les philosophes de la limite (Jacques Ellul, Olivier Rey) pour qui elle libère plus qu’elle ne contraint.

« Je choisis chaque matin ce que je fais. Il n’y a pas de programme à l’avance. Un jour, je vais créer de la confiture, demain une liqueur, après-demain, une bière… »  Tout ceci pour nourrir d’abord les Vosgiens en circuit ultra-court : myrtilles bio à 5-6€ la barquette de 500g (on rêve de cette qualité à ce prix à Paris !), soit les 3/4 de sa production tirée des 5kg que produit généreusement chaque arbuste.

Le secret de sa sérénité ? Un timing millimétré : « On est sur une récolte qui va durer tout l’été avec un choix de 3 variétés de précocité différente. L’intérêt, c’est étaler la récolte et éviter un seul pic de production, comme dans le raisin. La cueillette va durer jusqu’à mi-août sans souci, et ça permet d’avoir moins besoin de l’espace de stockage de la chambre froide et d’aller moins loin pour la commercialiser. Je vais arriver à livrer 2 grandes surfaces à Remiremont, à côté, sur 6 à 8 semaines, au lieu de parcourir 100km. »

Dans ses cartons : un gîte 4* qui accueillera bientôt les curieux d’ailleurs.

La récolte : tout se joue là

Mais attention, derrière cette sérénité, la récolte reste LE moment de tous les dangers. « Pendant un mois et demi, je ne peux pas me permettre de rater la récolte. C’est là que tout se joue. C’est ce sur quoi je vis toute l’année. »

Un fruit cultivé dans les règles de l’art et des créations gustatives qui racontent bien plus qu’un terroir : une vision, un choix de vie, une douce alternative à la standardisation sans âme !

Cerise sur le gâteau : il est possible de visiter Le Vergers des Avolets tout comme tant d’autres pépites locales, dont La Confiserie Géromoise qui revisite un autre emblème vosgien : le bonbon !

 

Un véritable bonbon vosgiens : véritablement bio, naturel, ancré dans le terroir grâce à des producteurs locaux qui partagent la vision des frères Martin et Justin Wexler.
Un véritable bonbon vosgien : véritablement bio, naturel, ancré dans le terroir grâce à des producteurs locaux qui partagent la même vision que les frères Martin et Justin Wexler.
dans les hautes vosges, à la rencontre de Justin Wexler, confiseur. « C'était le rêve de gosse de Justin. 'J'aurais une confiserie dans les Vosges !', confie son frère, Martin. Un rêve devenu réalité ! Il est possible de découvrir la fabrication des bonbons de La Confiserie Géromoise lors de visites organisées.
A la rencontre de Justin Wexler, confiseur. « C’était le rêve de gosse de Justin. ‘J’aurai une confiserie dans les Vosges !’, confie son frère, Martin. Un rêve devenu réalité ! Il est possible de découvrir la fabrication des bonbons de La Confiserie Géromoise lors de visites organisées.

Le bonbon vosgien authentique, un trésor qui fond

L’audace d’un rêve d’enfant

« Quand on est arrivés il y a dix ans, tout le monde nous a dit qu’on était un peu fou. On partait de zéro, même les locaux se demandaient si on allait y arriver. Il y avait déjà trois confiseries », raconte Martin Wesler, co-fondateur, avec son frère Justin, de la Confiserie Géromoise, à Gérardmer.

« C’était le rêve de gosse de Justin. ‘J’aurai une confiserie dans les Vosges !’, voilà ce qu’il nous sortait comme ça, à 14-15 ans. Il a voulu arrêter l’école, est parti dans l’une des meilleures pâtisseries de France. Un jour, il m’a appelé – j’avais 40 ans – pour que je réalise l’étude de marché et le business plan. Je n’avais pas prévu de quitter mon poste, et puis un pont en entraînant un autre, je me suis dit ‘Allez zou ! Je quitte tout.’ J’étais directeur d’une société informatique, j’avais 35 salariés. Et nous sommes revenus, avec mon frère, dans le pays de notre enfance. C’était donc quelque chose au-delà de l’axe mercantile qui nous a guidés. Il fallait que tout se passe bien, car on savait qu’on allait être attendus au tournant par les locaux. Donc il y a une fierté. Et puis on est fier de notre petit massif – ce ne sont pas des montagnes, mais on a une accroche aux territoires, à notre patois et notre petite langue endémique sur notre montagne, une très forte attache au terroir. »

L’excellence des ingrédients locaux

« Au tout début, mon frère m’avait dit une chose très simple : si le produit est bon, les clients viendront. On essaie vraiment d’avoir une promesse de valeur », assure Martin. Les frères souhaitaient créer « un bonbon différent ». Différent comment ? Véritablement bio, naturel, ancré dans le terroir grâce à des producteurs locaux qui partagent leur vision. Car, oui, vous l’aurez compris, pour qui creuse le monde de la fabrication du bonbon vosgien, la question du vrai/faux bonbon local se pose… La réponse s’impose. Ce confiseur a tout bon, non ?

« C’est bien de travailler dans les Vosges mais autant utiliser du miel de sapin vosgien, des plantes aux huiles essentielles locales et tout fabriquer en bio », revendique Martin.

Exit les colorants dits – pourtant réglementairement – « naturels » qui n’ont rien de naturel. Car la mention « arôme de » renvoie à un ingrédient naturel, tandis que celle d’« arôme » renvoie à un arôme artificiel… Ces formulations malmènent la compréhension du réel de la fabrication et des prix : un arôme coûte 50€ le litre, tandis que celui d’une huile essentielle varie de 800 à 2800€ pour les plus précieuses.

Bienvenue au circuit ultra-court : ici, on colore avec les richesses végétales du coin : carottes, orties, épinards. Comme la fameuse huile de sapin issue de la Ferme du Bien-être, à côté. Exit le sucre lointain, place à la betterave française bio – pas des Vosges, mais hexagonale. « Un sucre français et biologique, ça c’est notre plus grande fierté, car ce qui nous intéresse c’est soutenir aussi des filières même si pour l’heure, le rendement est divisé par 3 ou 4 », témoigne Martin. Pour y parvenir, il a fallu que les frères montent une raffinerie dans le nord dédiée uniquement au bio…

Le miel ? Là où la réglementation exige 3% pour obtenir l’appellation « bonbon au miel », la Confiserie Géromoise en met 20%. Pour que le vrai goût explose. Qu’à cela ne tienne, ils ont créé des ruchers. Car, à leur arrivée une dizaine d’années auparavant, on trouvait seulement 3 apiculteurs bio dans les Vosges. Bien insuffisant pour les tonnes et tonnes de miel nécessaires à l’année… Et hors de question pour eux d’utiliser du miel de colza ou du faux miel – du vrai sucre – aussi peu cher que bas de gamme et non local… À la clé, le succès de ce rucher de 200 ruches. « On est fiers parce que l’ami qui était responsable d’un garage et avec qui on s’est associé à l’époque va quitter son poste et il vit de sa passion maintenant et ses ruches. »

La précision du geste au microgramme près

Pour être un bon confiseur, assure Justin, « il faut de la rigueur et un geste précis avec les mains. Quand on pèse des huiles essentielles, on est vraiment au microgramme près ». Pas étonnant qu’il ait peaufiné son expertise de pâtissier auprès d’ingénieurs agronomes spécialisés dans la confiserie dans le nord de la France où historiquement, œuvraient énormément d’usines de bonbons. Une formation incontournable car un CAP en pâtisserie et confiserie ne suffit pas, témoigne-t-il. Les écoles de fabrication de bonbons n’existent pas…

Justin pousse la quête d’excellence et de création jusqu’au bout comme un chercheur : « Le colorant vert bio ne sera pas créé par les habituels orties et épinards, mais par de la matcha, parce que du thé vert matcha va amener des vertus. J’ai fait des tests concluants à l’époque. Je cherche, je tâtonne. »

Un bonbon qui fait du bien

Pari réussi. La Confiserie Géromoise compte environ 400 points de distribution, dont de nombreux magasins bio, mais aussi une soixantaine de pharmacies (gammes locales spéciales à visée thérapeutique avec des bonbons à la propolis, par exemple). Le monde du sport – de gros clubs sportifs – s’intéresse aussi à ces authentiques bonbons vosgiens…

Dans la foulée de la force de frappe du monde du sport toujours plus investi dans le lifestyle de nos contemporains, le centre d’entraînement sportif (triathlon) L’Échappée vosgienne à Gérardmer a sollicité la Confiserie Géromoise pour la fabrication d’une boisson de l’effort et une autre pour la récupération, à base de plantes locales sous la houlette d’une sommité en la matière : Laurent Halter.  Autre sommité qui participe à l’aventure : Clémence Beratta, athète de haut niveau en marche athlétique, multimédaillée, basée dans les Vosges.

Le renouveau ne s’arrête pas là. Preuve en est cette création au nom savoureux : « Le Gueule de bois pour les lendemains qui déchantent, la solution à tous les maux : lendemains de fêtes qui déchantent, routes sinueuses, attaques de lutins », aux extraits de racine de gentiane et à l’huile essentielle de sapin des Vosges. L’humour au service d’une alchimie raffinée, dans une ville de 8000 habitants qui cultive l’art de transformer ses trésors naturels en remèdes d’exception qui font du bien ! Le bonbon vosgien authentique existe enfin, et il fond… de succès.

Cette quête passionnée de l’authentique qui fait du bien – menée « en mode soldat » selon l’expression de Justin – anime toute une génération d’artisans vosgiens. Sur leur terre, ils incarnent ce dévouement à l’excellence qui finit toujours par triompher. Et franchement, ça redonne du baume au cœur !

♦ A la découverte des Hautes Vosges en pratique

Où séjourner, se restaurer et expérimenter : mes adresses complices. Car découvrir les Vosges, c’est aussi rencontrer ceux qui perpétuent cet art de vivre au quotidien.

Point de départ :  Remiremont par le train, première étape d’un itinéraire au fil des trésors des Hautes Vosges

Où dormir et se restaurer dans les Hautes Vosges

avec cette même exigence discrète que celle des artisans rencontrés : un goût pour les choses bien faites, sans esbroufe !

De gauche à droite, de haut en bas : Vue de la Villa Concorde, Spa du Domaine de Montagne - Chalet frère Joseph (© Jérome Mondiere), Vue depuis La Ferme Auberge du Drumont, Entrée de La Ferme du Dahu Bahu, Restaurant du Dahu Bahu, Chambre à La Cabane du Breuil, Le Fritz Bar au Grand Hôtel, Vue depuis Le Manoir du Lac,   Terrace du Domaine de Montagne- Chalet frère Joseph (© Jérome Mondiere)
La Villa Concorde, là où l’histoire rencontre l’art de vivre à la française.

Exclusivité et raffinement : une villa de prestige pour soi seul ! Cette villa bourgeoise de 1925 pose tranquillement ses pierres centenaires face au lac de Gérardmer, dans un écrin de 5000 m² de parc arboré. Pas de mise en scène, juste cette évidence : certaines adresses portent en elles un caractère et une histoire qui les rendent uniques, hors catégorie. Car c’est ici que fut scellé, grâce au maire Paul Boucher, le sort du centre-ville, finalement épargné d’une destruction complète par les Allemands en 1944. Cette demeure de plus de 500 m² témoigne d’une époque où architecture et préciosités ont été préservées : hauts plafonds, cheminées d’époque en marbre, moulures art déco, vitraux qui façonnent la lumière, charpente à colombages… Tout en offrant le confort d’aujourd’hui. Un art de vivre d’exception autour de cinq suites doubles de 34 à 50 m², modernes et lumineuses, chacune dotée de sa propre salle de bain. Pour se détendre : spa avec bain bouillonnant, sauna, piscine extérieure chauffée. Pour se restaurer : la possibilité de repas gastronomiques signés de chefs locaux réputés. À ceux qui apprécient les murs chargés d’histoire avec un grand H, la Villa Concorde offre la satisfaction d’habiter temporairement une adresse qui a du caractère. Avec l’assurance d’un service de haute qualité grâce à ses précieux hôtes sympathiques et aux petits soins, qui s’évertuent, par ailleurs, à rassembler les archives de leur demeure d’exception. https://www.la-villa-concorde.fr/fr/demeure-dexception 

Le Domaine de Montagne, quand le coup de cœur devient l’excellence 5*

Cette histoire commence par un appel inattendu. La veuve de l’ancien gérant contacte ce groupe hôtelier haut de gamme pour reprendre l’établissement. Face à ce site exceptionnel niché à Ventron, c’est le coup de foudre. En témoigne le résultat qui respecte l’âme des lieux tout en atteignant l’excellence. Le Chalet Frère Joseph tire son nom de Pierre-Joseph Formet, cet ermite dévoué qui vécut 33 ans en recueillement sur ces hauteurs vosgiennes, de 1751 à 1784. Sa chapelle, à deux pas du domaine, veille encore sur ces montagnes. Les vingt-huit suites raffinées aux boiseries chaleureuses perpétuent l’esprit de sérénité qui y régnait. Le spa déploie sa piscine face aux sommets, tandis que le restaurant Le M révèle la gastronomie étoilée du Chef Benoît Potdevin. Ici, le luxe s’harmonise étonnamment bien avec la simplicité des lieux. Quand un coup de fil devient coup de maître! https://domainedemontagne.com/

La Cabane du Breuil, un refuge dans les Hautes Vosges

A La Bresse, cette cabane en bois fait les choses simplement : des matériaux bruts, un confort bien pensé. Les murs respirent l’odeur de la forêt, les fenêtres cadrent les sommets comme des tableaux vivants. Ici, le luxe tient dans les détails qui comptent vraiment : une terrasse face aux étoiles, le silence absolu… Pas de tape-à-l’œil. Juste cette évidence : quand l’environnement est exceptionnel, l’hébergement n’a qu’à se faire discret et généreux. La Cabane du Breuil ravira ceux à la recherche d’une pause, d’un souffle, d’un retour aux fondamentaux. Simplement, être là. Une invitation à méditer…                                                          https://lacabanedubreuil.com/fr/

Le Manoir au Lac et le Grand Hôtel & Spa ou la culture dans les murs

Ces deux établissements à Gérardmer partagent une évidence : certains lieux portent naturellement la culture. L’un cultive la mémoire littéraire de Maupassant entre ses murs du XIXe siècle, l’autre vibre chaque année au rythme du Festival du Film Fantastique dans ses salons historiques. Deux approches, une même vision : accueillir avec raffinement ceux qui font et aiment l’art. Le Manoir offre cette intimité précieuse où l’inspiration naît face au lac, dans les traces encore vivantes de l’écrivain. Le Grand Hôtel orchestre l’effervescence du festival, recevant jurys et cinéastes comme il se doit, dans l’élégance et la convivialité. Afin de baigner dans la culture, même en dormant !                                           https://www.manoiraulac.com/fr

La Ferme du Dahu Bahu, là où la paysannerie a un nom et un visage

Ici, dans cette ferme à Ramonchamp, pas de marketing autour du « fait maison » : on voit les vaches paisibles depuis la salle. Du pré à l’assiette, tout se passe à quelques mètres (excepté l’étape de l’abattage). La quintessence du circuit ultra-court. Et un retour aux sources dans leur région natale pour ce couple d’anciens militaires, devenus heureux éleveurs de vaches vosgiennes. Leur restaurant ? Une extension naturelle de leur ferme, où chaque plat raconte leur quotidien. La carte suit les saisons. La viande vient de leurs bêtes. À travers les baies vitrées, on observe les animaux brouter tranquillement. Cette transparence n’est pas un décor, c’est une façon de vivre la paysannerie, aujourd’hui. Et de la porter haut et fort. Le gîte attenant invite à vivre cette immersion en douceur. Se réveiller au rythme de la ferme, comprendre d’où vient ce qu’on mange, partager un chaleureux moment instructif. Du vrai, du direct, du vécu. Avec le cœur. https://www.fermedahubarbu.fr/

La Ferme Auberge Le Drumont, à 1200 mètres : le goût de l’altitude

Perchée sur les hauteurs de Bussang, cette ferme-auberge tutoie les nuages. Le panorama à 360° vaut à lui seul le détour : vallées verdoyantes, crêtes arrondies, horizon sans limite. Ici, on comprend pourquoi les Vosges fascinent. Après la randonnée, quoi de mieux qu’un repas riche, typique ? Dans l’assiette, le traditionnel repas marcaire: potage ou tourte de la vallée, viande de porc fumée accompagnée des roïgabrageldi : des pommes de terres braisés, suivi du fromage de Munster ou fromage blanc ou encore la fameuse tarte aux myrtilles… Le Drumont cultive l’art de l’accueil montagnard : chaleureux, simple, généreux. Une adresse où l’on vient autant pour le paysage que pour l’assiette. La vue immense remet les choses en perspective… Une invitation à prendre de la hauteur, au sens propre comme au figuré !  https://www.klapty.com/tour/IH20OJ5Iae

Expériences et Achats de trésors locaux. 

Partir à la rencontre des créations de paysans herboristes arboriculteurs et transformateurs : 

Plantes et Potions   https://www.plantes-et-potions.com

La Ferme du Bien-Etre   https://gaec-fermedubienetre.fr/

Les Vergers des Avolets  https://www.bienvenue-a-la-ferme.com/grandest/vosges/rupt-sur-moselle/ferme/les-vergers-des-avolets/618430 

Coup de cœur pour l’apéritif à la pissenlit signé Beaucerf https://www.domainebeaucerf.fr/

-Prendre un grand bol grand air sur le massif  https://www.parc-ballons-vosges.fr/

– Convoquer l’esprit de la forêt en contemplant l’œuvre de l’artiste Michel Maurice (1937-2014)  https://www.1001racines.fr/

-Refaire le monde au théâtre à Bussang en lisière de forêt https://theatredupeuple.com/

Pour explorer les Hautes Vosges, les Offices de Tourisme vous renseigneront :

Le site général consacré au hautes-vosges.net et ses trois lieux à explorer plus précisément :
labresse.net
gerardmer.net
ballons-hautes-vosges.com


rédigé par Stéphanie Bui 

linkedin

Depuis 2011, à la demande, the Daily Couture organise des immersions dans les savoir-faire d'exception d'Ateliers Haute Couture à Paris œuvrant pour nos grandes maisons de mode parisiennes.

Pour nous envoyer votre demande : info@thedailycouture.com 

En savoir plus, c'est par ici : Visites Ateliers Haute Couture à Paris | Immersions conçues par une journaliste mode : http://bit.ly/visiteateliershautecouture

Ils nous font confiance : références clients

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *