UN CONCEPT STORE DÉDIÉ À LA SINGULARITÉ DE LA CRÉATION ARTISANALE



Empreintes : un magnifique écrin conçu comme un cabinet de curiosités où dénicher, quel que soit le budget, une pièce singulière signée par l’un des 250 artisans présentés. Un lieu convivial propice à l’immersion dans l’univers des savoir-faire d’excellence.

A Paris, les artisans d’art ont leur tout nouveau concept store : Empreintes. Et à ce sujet, que l’on me pardonne ici cette intrusion personnelle pour vous informer (avec plaisir !) que, grâce à Empreintes, « Les artisans du rêve », le court-métrage que j’ai co-réalisé, a sa toute première petite salle de projection temporaire*  ! Une nouvelle apprise cet été et que je suis ravie de partager ici avec ce sujet sur Empreintes, le concept store inauguré pendant la Paris Design Week.

concept store Empreintes, the daily couture, stéphanie bui

concept store Empreintes, the daily couture, stephanie bui

Niché dans le Haut Marais truffé de boutiques mode pointues, Empreintes regorge de créations design façonnées à la main, imaginées par les créateurs dans leur atelier.  Seule la galerie de bijoux nous ramènera à l’univers de la mode. Ce ne sont pas moins de 1.000 objets, pièces uniques et séries limitées, signées par 250 artisans créateurs, qui sont proposées. A chacune sa singularité. Rien n’est calibré. L’idée du cabinet de curiosité comme écrin de ces objets allait de soi. Sur 4 étages baignés de lumière naturelle, on découvre 600 m2 d’un espace agencé par l’architecte Nabil Hamdouni.

Dans notre monde peuplé d’objets de toute sorte, ici, l’œil du client ne caresse pas seulement du regard, n’effleure pas seulement la matière, il est invité à la découvrir : livres en libre consultation dans le salon-bibliothèque, nos films, aux uns aux autres, tous là pour faire découvrir une création artisanale d’excellence, sans oublier l’espace café incontournable de tout concept store. Accrochées ici et là, les 73 fiches portraits sur des artisans rendent aux objets le visage de leur créateur et une reconnaissance à leur savoir-faire et talent. En somme, une histoire de savoir-faire artisanal étrangère aux grosses ficelles marketing. Les mots « artisans »,  « créateurs » et le fameux « made in France » retrouvent ici une incarnation, une aura. Et le talent de l’artisan, une visibilité bienvenue.

La pièce unique à tout prix

Le parti-pris de la scénographie ?  Faire comprendre que l’artisanat d’art n’est pas cantonné à des pièces d’exception. Il pourrait davantage habiter notre quotidien. C’est pourquoi il était important de ne pas faire du concept-store un lieu « intimidant », répètera-t-on, chez Empreintes.  Pour cela et pour favoriser l’achat coup de cœur, des objets « aux petits prix » sont présentés dès l’entrée de la boutique. L’artisanat d’art peut s’apprécier dans le moindre objet, à travers une tasse ou un verre. Un objet du quotidien. Certes, un objet plus coûteux que ceux proposés par les enseignes expertes du design de masse comme Ikea. Parviendra-t-on, un jour, à questionner le bas prix de ces objets, accessibles aux porte-monnaie du plus grand nombre, une vertu bien utile ? A quand notre intérêt pour cette question de la valeur intrinsèque d’un produit qu’il soit vêtement ou objet : son impact sur l’environnement, sur ses fabricants et sous-traitance etc ?  

« De nos jours on sait le prix de tout, mais on ne connaît la valeur de rien.» Orson Welles

A l’ère de la production à bas coût, la citation d’Orson Welles reste plus que jamais d’actualité. Chez Empreintes, on connait cette valeur, on la cultive, et on aimerait même la transmettre à qui le voudrait bien.

L’artisanat d’art devenu « tendance »

Le succès du concept-store ?  Ne pas avoir céder aux impératifs de « l’air du temps » et de la « modernité » au prix d’en oublier la singularité qui fait l’artisanat d’art. Et, certainement, la chance d’un bon timing. « La tendance, c’est ce lieu justement, assure Elizabeth Leriche, styliste et scénographe du lieu. On est dans l’ère de la surproduction, de la production de masse, ici on a la possibilité de mettre en valeur des objets faits à la main, qui sont uniques ou en petites séries. On est presque à contre-courant : c’est la tendance aujourd’hui. »

Et plus on découvre le concept-store, plus les pièces de design peuvent être exceptionnelles. Comme ce paravent articulé de Valérie Colas Des Francs réalisé en marqueterie de paille aux bleus irisés : sublime !  Pourtant, nulle part ici n’est présente la mention chérie des lieux design « merci de ne toucher qu’avec les yeux ». Car, ici, on veut retisser le lien entre la culture visuelle et la culture du faire.

Des artisans aux clients, sans intermédiaires

A découvrir : des talents divers, tous artisans adhérents de l’organisation professionnelle Ateliers Art de France, fédérant 6000 adhérents, artistes et manufactures d’art à travers la France. Les pièces exposées sont susceptibles de changer tous les mois, avec une durée maximum d’exposition de trois mois environ. L’idée est que chaque adhérent puisse présenter ses pièces chez Empreintes. Ici, le producteur est directement présenté au consommateur, sans intermédiaire. Aucune direction des achats n’a fait de sélection.

Dans ce contexte spécifique, explique-t-on chez Empreintes, le travail de scénographie s’est finalement apparenté à celui d’un « interprète compositeur » : la partition était donnée, on joue avec ses notes-là, et à nous de faire la jolie mélodie ». Car, contrairement à d’autres boutiques qui recherchent tout ce qui se fait afin de le rapporter pour d’influencer une communauté, chez Empreintes, la communauté était déjà là.  Lui manquait un bel écrin à la hauteur des savoir-faire et des talents.

Le nouvel espace bénéficie-t-il de l’effet de curiosité sans doute renforcé par sa façade très réussie qui dénote ? Pour l’heure, se réjouit-on chez Empreintes, on constate la présence d’« un mélange des genres  avec de jeunes, des moins jeunes, des français, des étrangers, des personnes qui ne seraient jamais entrées dans un magasin métiers d’art s’il n’avait pas été dans un quartier cool, ouvert, avec une scénographie qui n’est pas intimidante ».

Le lieu des métiers d’art à Paris

Dans le futur, Empreintes veut devenir « le lieu de rencontres naturelles des gens qui s’intéressent aux métiers d’art. C’est pour ça qu’il y a une salle de réunion en bas, un salon en haut… Des gens en repartiront peut-être sans rien acheter, mais ils auront appris des choses grâce aux livres au haut, aux films en bas.  L’idée n’est pas d’être dans une bulle et de rester ouvert ». Mais pas au point d’avoir les artisans continuellement présents sur le lieu !  En effet, les personnes vêtues d’un tablier marron en lin qui vont et viennent ne sont pas les artisans, mais les vendeurs ! C’est qu’on leur a déjà plusieurs fois posé la question !  Et si, on y voyait là le signe d’un intérêt certain pour toutes ces questions de la fabrication et un appétit pour la rencontre avec les artisans créateurs qui ont fabriqué ce qui nous est présentés sous les yeux ?

Empreintes, 5 rue de Picardie 75003.

*En effet, le Festival International du Film sur les Métiers d’Art qui décernait le Prix Patrimoine à « Les artisans du rêve », en avril dernier, est aussi le propriétaire du tout nouveau concept-store Empreintes dont il est question aujourd’hui ! Tout comme d’autres films ayant participé au festival, mon court-métrage y est projeté !

 

 

 

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Depuis 2011, à la demande, the Daily Couture organise des immersions dans les Ateliers Haute Couture à Paris travaillant pour les plus grandes maisons de mode. Envoyez-nous votre demande : info@thedailycouture.com 

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