Pour cette série consacrée à la Haute Couture automne-hiver 2015-2016, à Paris, the Daily Couture a assisté à la présentation de la collection du couturier Stéphane Rolland. La promesse d’une expérience intimiste avec un rendez-vous au salon Haute Couture de la maison éponyme avait de quoi séduire : ce serait chez le couturier que se dévoilerait sa vision d’une femme « lumineuse, royale et altière » aux silhouettes longilignes épurées : des sculptures vivantes aux allures Art Déco et seventies pour une couture « solaire »!
Pour une fois, pas de sitting, ni l’agitation dans les rangs, mais les yeux rivés vers des silhouettes étirées, presque irréelles, avec ce show plus art que mode, finalement. La proximité des modèles change tout. De même l’idée de ce socle sur lequel chaque mannequin, tour à tour, s’avance et se pose gracieusement à l’image de la grande époque de la couture ! A présent immobiles devant les objectifs et les flashs, les silhouettes subjuguent. Même les photographes, pourtant habitués à côtoyer la beauté, sont en extase : c’est qu’on entend des « Oh ! ». L’ambiance couture teintée d’une belle simplicité détonne. Elle snobe la mondanité d’usage avec élégance. Bien chez lui, le couturier est relaxe comme nous tous. « C’était important pour moi de recevoir les gens chez moi », insiste Stéphane Rolland à la recherche d’une expérience plus « originale » et « spontanée » pour la présentation de sa collection. Au format du défilé, le couturier lui préfère désormais une fois sur deux, celui d’une sorte de happening défiant le format calibré du défilé ne rendant pas justice à l’art de la couture à l’œuvre, avait expliqué le couturier, lors d’une précédente interview pour The Daily Couture à l’occasion de sa toute première présentation de ce genre. Il s’agissait aussi de faire en sorte que l’audience apprécie ce qu’est la haute couture au-delà du spectacle et de l’exercice de style: un art du détail et de l’artisanat d’art perpétué par les ateliers de couture parisiens.
Un art humble souvent : ce que l’on peine à apprécier lors des passages du défilé, ce jour-là, l’œil le décèle : hormis les matières fétiches du couturier (crêpe, jerzey, gazar et organza), beaucoup de technologies ont permis de confectionner cette collection. Le silicone est à l’honneur. Les bustiers sculptés en silicone or — dont les formes ont été modelées comme de la pâte à modeler après avoir coulé le silicone sur des tiges de métal — , les pulls et robes en mosaïque Art Déco en silicone métallisée or et argent, ou encore les ailes de gazar thermo-soudées enveloppant une combinaison pantalon… Sur l’esprit de sa collection, le couturier insiste : « Même pour une collection d’hiver, j’ai voulu que cette collection soit très solaire, très lumineuse, c’était très important pour moi. C’est pourquoi j’ai autant utilisé l’or et l’argent et tous les effets métalliques même dans le cuir traité or sur les jupes et le dos des robes. Je voulais que des robes extrêmement pures soient parées de détails extrêmement précieux ». Enfin, l’œil s’attarde sur une nouveauté pour le couturier : les magnifiques ornements tressés d’or sur les gilets, jupes et capes en cuir blanc ou lamé, un travail de vannerie en cuir lamé et en daim, précise le couturier avant de trancher à nouveau : « J’aime bien l’interaction entre la haute couture et le prêt-à-porter. Il n’a plus cette espèce de pensée que la haute couture serait un laboratoire et le prêt-à-porter, non. Aujourd’hui, c’est beaucoup le prêt-à-porter qui sert de laboratoire ». C’est noté !
— par Stéphanie Bui
_____________________________________________________________________________
For information about the Daily Couture’s Paris fashion private tours organized all year round (except August), visit our page dedicated to our Paris custom Haute Couture and Sur Mesure tours for professionals and private individuals interested in discovering this confidential world of French fashion, don’t hesitate reading our Guest Book. The Daily Couture by Stéphanie Bui – info@thedailycouture.com