Le 30 novembre 2023
Rien d’étonnant à ce que les visites d’entreprises, au cœur du tourisme industriel, aussi dit de « savoir-faire », fassent florès dans la petite ville tarnaise de Graulhet. Après tout, elle est le berceau de l’industrie du cuir en France. Les pépites locales y sont légion. Elles offrent un riche aperçu de la filière du cuir avec son éventail de savoir-faire méconnus. Autant dire un sacré patrimoine industriel mis en lumière, chaque année, durant deux journées de visites d’entreprises, pendant les vacances de la Toussaint.
« Graulhet, le cuir dans la peau », proposé par l’Office de Tourisme La Toscane Occitane, existe depuis sept années, et compte parmi les premières villes à avoir misé sur la visite d’entreprise comme levier pour le tourisme. « Tout partit du constat d’un déficit d’image dont souffrait la ville tarnaise, relate Céline Xifra, directrice adjointe de l’Office de Tourisme La Toscane Occitane. Graulhet était connue pour sa riche histoire du cuir. Or, les savoir-faire du cuir y perduraient encore, même s’ils ne connaissaient pas, alors, le renouveau d’aujourd’hui. Au tout début, nous avons porté ce projet de tourisme industriel avec le soutien d’élus locaux, de représentants de la filière cuir nationale (Conseil National du Cuir) associés au Comité de pilotage. Nous avions également fait appel à l’expertise d’Entreprise et Découverte qui s’appelait encore AVE (association de la visite d’entreprise) ».
Pari réussi ! Car, au-delà, du cas de la petite ville tarnaise, c’est toute la France qui se mobilise et connaît un boom de ces visites d’entreprises, avec 20 millions de visiteurs, l’an dernier, se réjouissait dernièrement Olivia Grégoire, la ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, lors des 5e Rencontres Nationales de la Visite d’Entreprise, les 10 et 11 octobre. The Daily Couture y assistait. Ce tourisme de savoir-faire fut encensé car, selon la ministre, il « coche toutes les cases » : une filière d’avenir pour l’économie et le tourisme, la découverte des métiers et une voie vers le recrutement pour des métiers industriels en tension, et aussi un outil de communication en phase avec la question de la RSE, sans oublier, pour de nombreuses entreprises, la possible expérience de l’achat voire de l’achat personnalisé… D’ici cinq ans, le gouvernement mise sur le doublement du nombre d’entreprises prêtes à accueillir le public…
C’est dans ce contexte d’intérêt certain pour les visites d’entreprises que The Daily Couture, spécialisé sur la thématique de la valorisation des savoir-faire, a eu le plaisir de réaliser un partenariat avec l’Office de Tourisme La Toscane Occitane, pour la 7ème édition de « Graulhet, le cuir dans la peau » qui se tenait les 25 et 26 octobre derniers.
La mission ? Réaliser un compte-rendu sur l’expérience offerte par ces visites d’entreprises, à partir du témoignage de participants rencontrés, ici et là. Il est présenté en trois articles : le premier, ci-dessous, consacré au besoin ressenti de valoriser une filière industrielle locale restée méconnue; le second consacré à la question de la formation, par ailleurs sur des métiers en tension; le troisième relevant de ce que j’ai appelé un « retour aux origines » : avec en toile de fond les enjeux de la RSE, une immersion dans le travail d’une matière par des citoyens curieux, mais aussi par des visiteurs habitant ce coin du Tarn partageant une culture du cuir commune, source d’une mémoire vive voire d’une identité locale qu’il s’agit de chérir.
In fine, quoi de mieux que le ressenti de visiteurs pour prendre le pouls d’un évènement qui leur est dédié ?
Des visites d’entreprises pour découvrir l’existence du renouveau de la filière du cuir dans la petite ville tarnaise
Mission accomplie auprès de Sophie, pour qui ces visites d’entreprises du cuir permettent de voir la filière d’« un nouvel œil », se réjouit la castraise. Venue par curiosité, la professeure au lycée professionnel de la Borde Basse doit faire face, au quotidien, au « problème » de la « mauvaise image de l’industrie », dans le plus gros lycée public de Castres, où les étudiants ne viennent « pas par choix ». Bien loin de l’image persistante, regrette-t-elle, d’une filière « un peu vieillotte » aux yeux de certains, elle découvre, au contraire, une industrie bien adaptée au monde d’aujourd’hui : « Chez un maroquinier, j’ai eu l’occasion de discuter avec une dame qui maîtrisait aussi bien la CAO que la découpe au patron ; elle savait tout faire, et possède cet œil de l’experte qui maîtrise la machine. En réalité, les étudiants ne connaissent pas le monde de l’industrie. Ce n’est pas médiatisé ».
Ces visites d’entreprises du cuir à Graulhet, Fabienne et Jean-Christophe en avaient entendu parler, il y a quelques années, quand Fabienne travaillait dans la ville. N’empêche, de cette industrie locale, le couple albigeois ne connaissait rien. « J’avais envie de connaître cette industrie régionale, car, s’étonne Fabienne, on habite là, et l’on n’est pas au courant. Participer à ces visites d’entreprises permet de voir qu’il y a encore, dans le coin, de l’industrie pour le luxe, et c’est très bien. On savait, qu’à Graulhet, il y avait eu une industrie du cuir, mais pas ce qui en restait. On savait qu’il y avait quelque chose, mais quoi ? »
La méconnaissance de l’industrie du cuir à Graulhet, c’est ce qui « chagrine » précisément Charlotte qui, bien que vivant aux alentours de Gaillac, à une vingtaine de kilomètres de Graulhet, a appris son existence grâce aux campagnes d’affichage de ces journées de visites d’entreprises. Car, « finalement, s’étonne-t-elle, quand on arrive dans la ville, on ne voit rien. Si l’on est novice, on traverse la ville sans savoir qu’on se trouve dans une cité du cuir détentrice de savoir-faire, depuis la fabrication de l’outillage jusqu’à la confection d’un produit pour le grand public, en passant par la chimie. Tout cela dans une petite ville ! Je trouve ça incroyable ! Il pourrait y avoir un lieu permanent qui soit le témoin de cette filière, en dehors de ces deux journées de portes ouvertes et de la Maison des Métiers du cuir ». En somme, une incitation à booster le marketing et la communication. Pas étonnant de la part d’une diplômée d’école de commerce, devenue une professionnelle des ressources humaines ! « On a envie d’aider, en tout cas c’est mon cas, ces ateliers, d’un point de vue marketing et communication, car on a parfois l’impression d’un manque d’un petit quelque chose à ce niveau-là. Qu’à l’arrivée d’un designer avec un nouveau beau produit, on peut être un peu frileux… » Emerveillée devant un prototype de sac dévoilé chez Frandi, elle s’est dit : ‘Il est génial ce sac ! L’entreprise devrait communiquer dessus !’ J’ai demandé si la marque avait un article phare, iconique. Pas du tout… ». In fine, cette passionnée des métiers d’art rompue aux sciences du management croit au monde créatif découvert lors de ces journées au plus près des entreprises. Au point d’être tentée d’imaginer, plus loin : « A l’entrée de la ville pourrait être affichée une indication du type ‘capitale française du cuir’, comme on en trouve à Aubusson pour la tapisserie, par exemple. Davantage de communication pourrait inciter des curieux à s’intéresser à cette filière locale qui recrute ». Or, dans quelle mesure la ville souhaite-t-elle œuvrer pour une reconnaissance officielle de cité du cuir ?
D’inspirantes histoires entrepreneuriales
Les aventures entrepreneuriales ont parfois marqué les esprits, jusqu’à susciter l’admiration. La reprise d’ateliers de maroquinerie par de jeunes entrepreneurs est saluée par Sophie : « Vous vous dites que Philippe Serres de la 4ème génération est tombé dans le chaudron depuis toujours, mais aux Ateliers Fourès, c’est un couple qui reprend le flambeau. J’aime bien découvrir l’histoire des entrepreneurs. » Et de préciser son ressenti: « Je trouve sympa, à chaque fois, que les dirigeants des entreprises se recommandent entre eux. Les professionnels se serrent les coudes Il y a du respect pour le travail de l’autre, l’expertise de l’autre, certains travaillant pour la haute couture, d’autres non ».
L’histoire du maroquinier Bandit Manchot, créé à la suite de la fermeture d’une entreprise familiale, a retenu l’attention de Cécile, admirative : « La vie, parfois, ce n’est pas juste une ligne. Des entreprises ferment. C’est hyper chouette de se réinventer dans son métier ». Venue du nord de Toulouse, avec ses deux adolescents de 15 ans, l’un étudiant le commerce, l’autre les métiers de la mode, elle souhaitait leur faire découvrir des métiers, en vrai. Infirmière de profession, elle encense aussi l’environnement de travail du spécialiste de la fabrication de l’outillage, BFM, aux petits soins pour ses salariés. « Il est intéressant de découvrir des postes évolutifs, une flexibilité des horaires de travail confortables pour les salariés, avec la possibilité de venir aussi à l’atelier pendant le temps libre pour se consacrer à des projets personnels, et d’autres avantages en nature, dans une entreprise qui, avec un système de primes, augmente les salaires, dans une filière qui embauche. On entend tellement tout le temps l’inverse que je trouve cet exemple encourageant pour des jeunes en seconde qui se posent des questions sur l’avenir. »
Dithyrambique, de ces visites d’entreprises, elle retient une vision positive du monde de travail du cuir à Graulhet. « Cette initiative de l’Office de Tourisme donne à voir une filière constituée de différents métiers dans lesquelles on peut presque un peu tous se retrouver quand on est manuel. On découvre une filière qui bouge, évolue, qui est tournée vers le positif. ». Et de conclure : « Avec ces journées portes ouvertes, Graulhet est porteur d’espoir avec des entreprises qui marchent bien si elles arrivent à recruter et former, car elles sont en manque de personnel, pas en manque de travail. Pour une fois que de nombreuses entreprises sont prêtes à former des gens qui ne connaissent pas du tout le métier ! Je trouve que c’est important de le souligner ».
L’éloge du renouveau n’empêche pas une attention au passé, précisément au patrimoine industriel local, si présent dans la ville tarnaise. Il a la noble tâche de faire d’un lieu un lien entre les époques et les êtres. Pour la première fois depuis longtemps, il fut possible de visiter l’ancienne mégisserie réhabilitée par les Plasticiens Volants qui créent des histoires dans le ciel qu’ils peuplent de géantes sculptures gonflables. On s’y retrouve catapulté dans le « gigantisme » du bâti industriel du cuir d’autan, témoin de la grande époque du cuir à Graulhet. Et aujourd’hui, dans la seconde vie réussie de la mégisserie. « On a l’impression que le bâtiment a été créé pour eux, avec une hauteur sous plafond hallucinante, la salle des machines à coudre excavée afin de coudre l’immense toile à plat, posée à même le sol, dans une immense pièce ! Je suis sciée du fait qu’ils ne soient pas plus connus. Ils sont trop trop forts, créatifs, impressionnants. Une vraie richesse ! », confie, avec admiration et stupéfaction, Marie-Christine Frison, designer et l’une des trois coassociées de Bandit Manchot. Habitant à Paris, elle vient à Graulhet onze fois par an depuis dix ans. Cette visite d’entreprise l’a fait sortir de son quotidien et de son monde, à la découverte d’artistes qu’elle connaissait de nom. Et, de son côté, à Sophie, de renchérir : « Autant le savoir-faire du cuir, on va dire que c’est du terre à terre, autant les Plasticiens Volants, c’est la magie ! C’est un monde féérique ! Vous ne trouvez pas des gens au quotidien qui vous disent ‘je travaille chez Les Plasticiens Volants ! » Une précieuse occasion à saisir pour la castraise : « Les Plasticiens Volants sont connus à l’international, ils ont déjà participé au spectacle de cérémonie d’ouverture de Jeux Olympiques, et ils sont établis à Graulhet ! Donc, ça vaut le coup de voir ce qu’ils font.» Une visite d’ entreprise qui détonne !
L’appel à valoriser le patrimoine industriel
Pour Anne, ces visites d’entreprises animent sa passion pour l’histoire des entreprises. Une manière d’« apprendre la grande histoire à travers la petite histoire ». Alors, quand François Roques, gérant de La Molière, lui a dit qu’il ne pouvait pas garder les riches archives couvrant les 90 ans de l’histoire de son entreprise familiale, elle a trouvé ça « très très dommage, car cela empêche de jeunes historiens de travailler et de faire des thèses ou des mémoires de master. C’est la petite histoire de France qui s’en va au travers de cette non-conservation », met en perspective l’ancienne institutrice, venue de Lozère. En 2007, elle a entrepris la mission de classer toutes les archives d’un manufacturier de vêtements de cuir local, à présent entre les mains du département de la Lozère pour d’éventuels sujets d’étude. Aujourd’hui, elle s’intéresse aux départements limitrophes. « Pour moi, il est très important de garder toute l’histoire d’une usine : les dates de grandes productions, les moments plus difficiles, la concurrence étrangère, le nombre d’ouvriers… Par exemple, on apprend l’existence, pendant la Seconde Guerre mondiale, de tickets de rationnement pour le textile etc. Et vous revivez l’histoire au travers de cette petite histoire ». Par ailleurs, dans les libraires graulhetoises, elle aimerait bien, un jour, trouver un livre consacré à la spécificité ou à l’histoire d’une mégisserie. Comme à Mazamet où elle a pu se procurer un livre « fort intéressant » de Rémy Cazals, consacré à un inventaire des bâtiments industriels de Mazamet, confie l’ inarrêtable passionnée à la « curiosité arborescente ». Depuis sa visite à La Molière, elle se dévoue à la vérification d’un éventuel lien professionnel, pendant la Seconde Guerre mondiale, entre ce manufacturier de vêtements de cuir de Lozère et les ascendants de François Roques qui s’appelaient Armengaud… Ce manufacturier correspondait avec l’usine Armengaud qui le livrait en peaux pour la confection de vêtements en cuir, destinés à l’armée et aux chantiers de jeunesse. Les origines de la mégisserie La Molière remontent à 1930.
La question patrimoniale de la filière cuir graulhetoise a également suscité l’intérêt de deux autres visiteuses notables, car en déplacements professionnels depuis Saint-Junien, la cité gantière, en Nouvelle-Aquitaine : Anaïs Delage, directrice de la Cité du Cuir et Blandine Lamy, chargée du pôle cuir à Saint-Junien, et un pilier de la mémoire du cuir dans la cité du gant de peau. Ces visites d’entreprises du cuir à Graulhet leur ont permis de découvrir, avec enchantement, la filière complète du cuir qu’il n’y a pas dans la cité du Limousin où ne subsiste aucune mégisserie. Elles ont même pu visiter les réserves de la Maison des Métiers du Cuir. A l’aune des synergies possibles entre les filières régionales du cuir pour une valorisation optimale des savoir-faire hexagonaux, les deux professionnelles sont également venues tisser des liens avec leurs confrères tarnais. Pourquoi, imaginent-elles, ne pas exposer certaines pièces du patrimoine mégissier de Graulhet dans la très attendue future Cité du cuir * ? Ce qui participerait assurément au rayonnement de la filière cuir graulhetoise auprès des professionnels du cuir et du public, au-delà du Tarn et de la Région Occitanie !
Les visiteurs, des ambassadeurs de la filière du cuir graulhetoise
En attendant, le cuir de Graulhet continue de faire parler de lui, en bien, au plus haut point. Une fierté pour nombre de visiteurs qui ont, notamment, été informés par les Ateliers Fourès, qu’aux députés fraîchement arrivés à l’Assemblée nationale avaient été confiés un sous-main fabriqué par l’entreprise tarnaise. « C’est génial ! s’enthousiasme Charlotte. On se dit que, même à Paris, à l’Assemblée nationale, il y a des produits de Graulhet. Et d’insister : « C’est important de le faire savoir ! » On pourra compter sur le bouche-à-oreille. Cécile qui a découvert ces journées de visites d’entreprises l’année dernière, compte bien en faire la promotion ! « Après avoir emmené mes adolescents, je pense revenir avec des personnes que ces journées portes ouvertes pourraient intéresser : ma mère et des jeunes. Je n’ai pas encore visité toutes les entreprises. On a 45 km de route depuis le nord de Toulouse. Le tarif est tout à fait abordable pour plusieurs personnes quand on voit le prix d’une place de cinéma… On se cultive, on passe un bon moment. Ça a plusieurs avantages. »
De lectrice à ambassadrice, il n’y a parfois qu’un pas. « Mine de rien, conclut Sophie, songeuse, le renouveau de la filière du cuir a valu à Graulhet de sacrés titres dans la presse locale. C’est parce que j’ai lu un article sur le travail du cuir de poisson par La Molière que je l’avais mise en numéro 1 sur ma liste. De même, pour Cuir de Futur (entreprise non participante à ces visites d’entreprises cette année) dont le cuir a habillé les Miss France en 2022 ». De quoi commencer à sérieusement tordre le cou à la réputation de la ville qui « n’a pas bonne presse dans le Tarn », se désole la professeur castraise devant ce décalage entre la perception et la réalité. « Les gens ont l’impression que la filière cuir est restée comme avant, alors qu’à chaque fois que vous visitez une entreprise, on vous dit, qu’à présent, tous les corps de métiers sont représentés. Ces journées portes ouvertes, c’est la grande occasion de faire la tournée de certaines entreprises ! Quand j’aurai des visites d’amis ou de la famille à la recherche d’un article en cuir, je saurai les recommander ! » Pour sa part, Sylviane espère, une prochaine fois, emmener sa fille et sa meilleure amie habitant aux alentours, à Rabastens. Elle ne connaît pas ces journées portes ouvertes. « Elle est très sociable, elle connait vraiment beaucoup de monde, donc je sais que le bouche à oreille va fonctionner ! » De vraies ambassadrices des savoir-faire du cuir graulhetois qui veillent sur la pépite locale !
→ la suite, ici : Destination le Tarn : retour sur les visites d’entreprises à Graulhet. L’enjeu de la formation (2/3)
rédigé par Stéphanie Bui
NOTES :
L’Office du Tourisme La Toscane Occitane
La future Cité du Cuir à Saint-Junien, reportage réalisé par The Daily Couture
Reportage réalisé en partenariat avec l'Office de Tourisme La Toscane Occitane en accord avec la ligne éditoriale de The Daily Couture qui valorise les savoir-faire et ses protagonistes.
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